Tout le monde connait Steve Jobs et ce qu’il a construit. L’homme public, extrêmement doué pour la communication, savait se mettre en scène tout autant que ses produits. Cette biographie est d’ailleurs une commande de Steve Jobs lui-même, issue d’entretiens avec l’auteur. Histoire d’en contrôler un minimum le contenu.
Mais qui savait vraiment que cet homme colérique, excessif en tout, passionné et surtout génial, était un enfant adopté, fils abandonné d’un réfugié syrien. Qu’il avait une telle soif de perfection et de pureté des lignes qu’il a longtemps vécu dans une maison vide, incapable de trouver meubles et décoration à la hauteur de ses attentes. Que ses comportements excessifs, notamment en matière d’alimentation, n’ont pas arrangé sa santé. Que sa capacité à nier ou refuser les situations qu’il ne voulait pas voir l’a éloigné pendant des années de sa première fille.
La lecture de ce livre, en italien (j’aime les défis!), a été une alternance d’excellents moments, d’histoires passionnantes qui permettent de comprendre l’extraordinaire parcours de cet homme, et de longueurs, de répétitions, de digressions pas toujours heureuses. La traduction en italien me semble tout à fait correcte, contrairement à qui se dit sur la traduction en français. C’est déjà cela !
Qu’on le veuille ou non, qu’on apprécie ou non son caractère plus que colérique et sa totale incapacité à montrer de l’empathie si cela ne sert pas son objectif, on doit reconnaître que Steve Jobs est soit un fou génial soit un génie un peu fou. En tout cas, un homme hors du commun et si on peut regretter parfois que cette biographie soit très contrôlée, elle a au moins le mérite de rentrer dans le détail des événements les plus importants, dans les relations les plus intimes avec ses proches pour nous faire entrer au coeur de cette vie vécue à la vitesse de la lumière.